- babiche
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babichen. f. (Québec) Peau non tannée (de caribou, d'orignal, d'anguille, etc.) qui, découpée en lanières, sert à la fabrication de raquettes, de fonds de chaise, etc. Tressage de babiche. Coudre à la babiche.I.⇒BABICHE1, subst. fém.A.— Pop. Altération de barbiche. Faire couper sa babiche.Rem. Attesté ds Lar. 19e, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e.— Au plur. Favoris.Rem. Attesté ds Les Omnibus du lang., 1835 et LITTRÉ.B.— Babiche ou babichon. Variété de petits chiens d'appartement à longs poils appelés aussi barbichons, bichons ou barbets :• Ce qui comptait [pour une Indienne], c'était la vieille maison de La Paz, quasi déserte, dans une rue abandonnée, une espèce de palais de bois (...) toute surchargée de balustres et de balcons ouvragés comme les jalousies d'Orient, où elle entraînait espiègle ses sœurs en des parties folles, chacune son babiche sous le bras et la bouche pleine de sucreries...CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 373.Rem. Emploi except. du mot au masc. et qui tend à prouver que le mot est empl. ici dans le sens plus vague de « petit animal favori, petit chien ».ÉTYMOL. ET HIST. — 1642 « petit chien à longs poils » (A. OUDIN, Recherches ital. et fr. : Babiche, babichon, spetie di cagnolino có peli lunghi); av. 1648 « id. » (VOITURE, Stances, p. 482 ds DG : Vous perdrez pour une babiche Des pleurs qui suffiraient pour racheter un roi).Prob. dér. régr. de babichon (dep. 1642, supra étymol.), altération de barbichon « petit barbet » (cf. FEW t. 1 s.v. barba). L'hyp. d'une altération de barbiche « petit barbet » (EWFS2) fait difficulté, ce dernier mot n'étant attesté que dep. 1694; de même celle d'un empr. à l'esp. babicha « petit chien à longs poils » (SCHMIDT, p. 149; RUPP., p. 241) mot semblant douteux (il n'est mentionné ni ds COR., ni ds AL., ni ds GILI).II.⇒BABICHE2, subst. fém.Région. (Canada). Lanière de cuir, de peau de chevreuil ou d'anguille (cf. Canada 1930 et BÉL. 1957) :• Outre le fauteuil du chef de famille et la chaise berçante d'Amable sur lesquels nul n'osait s'asseoir, il y avait une dizaine de chaises, droites et basses, les plus anciennes taillées au couteau, à fond de babiche tressée et au dossier faiblement affaissé par l'usage; les autres cannées d'éclisses de frêne; toutes adossées au mur.G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 54.♦ Tirer la babiche. Exercer le métier de cordonnier (Canada 1930).— Au fig. Serrer la babiche. Se serrer la ceinture.Rem. Attesté ds Canada 1930 et BÉL. 1957.— P. ext., souvent fam. et péj. [En parlant d'une pers.] ,,Personne longue et fluette.`` (Canada 1930) ,,Est-elle grande! je n'ai jamais vu une babiche pareille`` (Canada 1930).PRONONC. ET ORTH. :[
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ÉTYMOL. ET HIST. — Mot can. fr. empr., d'apr. NED Suppl., au micmac ababich « corde ».STAT. — Fréq. abs. littér. :2.BBG. — BÉL. 1957. — Canada 1930.
Encyclopédie Universelle. 2012.